mardi 26 avril 2016

Un peu de poésie dans ce monde de brutes (2)

Déclaration 
 
 
 
 
Seule rivale à l'éclat de tes yeux,
 
Cette mèche de cheveux soyeux,
Jaillie de ton béret, la friponne
Sonne en mon cœur comme trombone.
Cette mèche de couleur feu,
Je la reconnais de loin, sacrebleu.
Piégé par ses fils d'Ariane,
Cette mèche me transforme en âne
Qui se trouble, trébuche et brait
Capable de galoper se noyer au marais,
Mais l'addiction à cette rouge mèche
De ne plus la voir, m’empêche.
Aussi, malheureux, je dois vieillir baveux
Devant le soyeux de cette mèche de cheveux.
 
 
 
 
 

Un peu de poésie dans ce monde de brutes (1)

 
LE BEAU
(d'après Baudelaire)
 
 
 
 
Quelle est cette chose immonde,
Qui en pleine nuit m'inonde,
Matelas, draps et pieds ;
Et qui, des bras de Morphée
M'arrache et me sort trempé ?
Sa bouche moche et lippue,
Vomit tout ce qu'elle a bu,
Liquide froid et calfeutrage

Cet instrument d'un autre âge,
Inventé pour me torturer,
Gît, flasque et éventré
Me condamnant, ça j'en suis sûr
A demain, mourir de température.
De fluxions et de bronchites victime,
Alors que fêtant sa dîme,
Son fabriquant, en fermant mon cercueil,
Ouvrira une bouteille de Bourgueil.

Je hais ce ballon dégonflé,
Qu'au fond du lit je vais chercher,
Essayant d'oublier, mais en vain,
Que demain j'affronterai mon voisin
Qui, complètement courroucé,
Me demandera de moins boire,
… pour moins pisser