Le traité européen, c'est le QE3(*), version continentale
lisez cet excellent article de "Aldous"paru dans Agoravox le
14/09/2012
QE3 : Le début de l’apocalypse financière ?
L’assassinat
jeudi de l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en Libye a
occulté un autre événement tout aussi inquiétant et porte en lui
les germes de l’effondrement du système monétaire international :
La Federal Reserve a annoncé acheter désormais pour 40
milliards de dollars par mois de titres de la dette, sans milite dans
le temps
QE3,
voilà un acronyme bien mystérieux, que la plupart des gens ne
comprennent pas. Le nom complet, Quantitative Easing 3 n’est
guère plus parlant. La traduction française, 3èmeAssouplissement
Quantitatif, n’explicite pas grand chose au non initié. Une petite
explication est donc nécessaire.
Qu’est
ce que « quantitatif » veux dire ?
Il
s’agit de monnaie, plus précisément de dollars, la monnaie de
référence mondiale. Quantitatif signifie qu’on va changer la
quantité de monnaie qui circule.
Que
signifie Easing (assouplissement)
Cela
signifie qu’on va augmenter cette masse de monnaie en circulation.
En d’autre terme il va y avoir une inflation monétaire.
Comment
ça se passe ?
Les
USA « titrisent » leur dette, c’est à dire qu’on
crée des « titres de propriété » de portions de cette
dette dans le but de les vendre. L’acheteur devient alors
« propriétaire » d’une partie de cette dette. Cela
revient à un emprunt d’état.
Qui
achète ces titres de dette ?
Plus
personne n’en veux plus. Historiquement c’étaient la Chine et
l’Arabie Saoudite qui en achetaient la plus grosse partie. Mais
comme personne n’en veux, c’est la Federal Reserve qui les
achète.
Avec
quel argent ?
La
Federal Reserve (FED) émet des dollars tous neufs à partir de rien.
C’est pourquoi on dit que cela revient à monétiser la dette,
c’est à dire à la faire fondre en abusant de la « planche à
billets ».
Que
signifie le 3
C’est
la 3ème opération de ce genre depuis 2006. Petit rappel
historique :
2006
(septembre) L’administration Bush annonce qu’elle va cesser de
publier l’indice M3. Il s’agit de l’indice qui indique la masse
de dollars en circulation dans le monde. Le thermomètre est cassé.
QE1 (2008) :
la
FED émet 2000 milliers de milliards de $US
(2,1x1015).
La Bank of England : 375 milliards de £ (375x1012).
La Bank Of Japan : 55 milliards de milliards de Yen (55x1018).
La BCE : 60 milliards d’€ (60x1012).
La Bank of England : 375 milliards de £ (375x1012).
La Bank Of Japan : 55 milliards de milliards de Yen (55x1018).
La BCE : 60 milliards d’€ (60x1012).
Note :
Je met les chiffres en notation scientifique car la presse française
utilise souvent les termes anglo-saxons de « billion » et
« trillion » qui ne correspondent pas à nos billions et
trillion français.
En
français, un billion US correspond à un milliard et un trillion US
à un milliard de milliards.
Vous
avez l’impression qu’on parle astrophysique ? N’oubliez
pas que ce dont on parle là c’est de la planche à billet, de
sommes astronomiques sorties de nulle part et injectés dans le
systeme bancaire.
Mais
comme rien ne se perd et rien ne se crée, ces sommes en fait vienne
bien de quelque part : elle sont prélevées sur la valeur de
chaque billet qui circulait précédemment. Bref, dans la
poche de tous ceux qui ont des Yen, de £, des € et des $.
Et
comme les deux plus gros portefeuilles en dollar dans le monde sont
les fonds souverains Chinois et Saoudien, on comprend que l’opération
ne les a pas enchanté et qu’ils ont cessé d’acheter des titres
de la dette US lors du QE2.
Car
il y a eu un QE2. Ces sommes, bien qu’astronomiques, n’ont permit
de faire survivre le systeme bancaire mondial (et, accessoirement,
les salaires indécents de ses patrons) que deux ans.
On
a donc remit ça en 2010 avec le QE2 au cours duquel la FED émet 600
milliards de milliards de $US supplémentaires (2,1x1015).
Je
sens que vous avez le tournis, aussi vous laisse prendre
une aspirine avant de vous expliquer pourquoi cela n’était que le
prélude et que le QE3 est un coup d’état permanent comme dirait
Mitterrand.
« Nous
somme ici par la volonté du peuple et nous ne sortons le chéquier
que par la force des baïonnettes. »
C’est
un peu ce qu’auraient pu dire les membres du Congrès des Etats
Unis d’Amérique en 2008, quand le secrétaire au trésor de
l’époque Henry Paulson, présenté la note du QE1 au
vote des représentants du peuple. Un vote extorqué la baïonnette
dans le dos, comme l’a révélé les auditions obtenues plus tard
par le sénateur républicain Ron Paul. L’ultimatum était clair :
Votez le plan Paulson ou demain matin le soleil de se lèvera pas.
Obtenir
le vote du Congrès et la signature du président des USA fut
autrement plus ardu pour le QE2 en 2010.
Quand
au QE3 il a trainé dans le parapheur depuis l’été dernier avant
qu’un Obama en fin de mandat et mal parti pour ne faire un second
ne finisse par accepter de le signer. Après moi le
déluge, en somme.
Déluge
permanent d’argent.
Mais
tout cela c’est de l’histoire ancienne. Car, comme l’a annoncé
la Federal Reserve, le QE3 est un programme d’émission
monétaire permanent, et ce jusqu’à ce que
l’économie US « sorte de la crise ». Autant dire que
ce n’est pas pour demain et que rien n’interdit de penser que
cette sortie se fera les pieds devant. Bref, le Congrès et le
Président n’auront plus à donner leur avis.
On
a retiré le frein démocratique de la planche à billet.
A
ce point, le lecteur attentif de mes articles précédents aura
remarqué un point de convergence qui n’est pas fortuit avec la
situation au sein de la Zone Euro.
En
effet, j’ai expliqué dans un article précédent (mais je ne suis
pas le seul) que les statuts du Mécanisme Européen de
Stabilité (MES) étaient antidémocratiques justement
parce qu’ils obligeaient les états de la zone euro à financer le
système de « stabilité » à l’initiative exclusive du
directoire du MES, et à déboursersous les 15 jours le
montant décidé en vase clos par eux sans que ni les gouvernements
ni les parlements n’aient jamais eur mot à dire.
Hier,
le conseil constitutionnel allemand est parvenu à la même
conclusion, et n’à donc donné son feu vert pour la ratification
du traité qu’à la condition qu’un plafond maximum de la
contribution allemande soit défini et qu’il ne puisse être
dépassé sans une consultation du Bundestag.
Les
allemands ont vérifié les freins. « Deutsche qualität »
Un
frein pour 17 c’est peu.
Hollande,
à l’opposé est tout disposé à nous embarquer dans « El
camino de la muerte » avec un véhicule sans freins.
Il
ne nous reste plus qu’à faire nos prières, car la situation est
en train d’échapper progressivement à tout contrôle démocratique
tant aux USA qu’en Europe.
La
suite est connue, elle a été vécue par les allemands lors de la
république de Weimar (1918-1933).
En
1923 le Mark est entré en hypereinflation, au point que les prix
changeaient d'heure en heure. Le prix du timbre postal est passé de
10 Marks à 30 millions de Marks en 9 mois.
Seul
un retour à une monnaie adossée à l’or a stoppé cette crise,
qui a ruiné les allemands (manifestement ils s’en souviennent
encore).
Aujourd’hui
la planche à billets est devenue électronique, ce qui facilite
encore plus l’émission de « papier ». La tentation de
faire marcher la planche à billets est d’autant plus grande que la
Chine et l’Arabie saoudite ont d’énormes fonds souverains en $,
les USA et l’Europe « possèdent » d’aussi
gigantesques dettes. Sans frein démocratique, on voit mal
ce qui pourrait désormais la ralentir.
En
effet, ce que les banquier centraux appellent « besoin de
recapitalisation bancaire » cache pudiquement le fait que
le système bancaire sous perfusion exige des afflux constants de
monnaie fraichement créée pour continuer de survivre.
Un
monde monétaire en apesanteur.
Du
fait de cet inflation monétaire, la valeur des principales monnaie
est en chute libre. Non pas l’une par rapport à l’autre comme en
1923 quand le Mark chutait par rapport au dollar, mais toutes
ensemble par rapport à des valeurs tangibles comme l’or ou
l’argent (le métal).
Aussi
il est naïf de se rassurer en comparant le cours de l’€ par
rapport au $ ou à la £ : nous sommes tous en chute libre, et
notre vitesse de chute augmente de façon exponentielle.
Le
frein politique qui aurait pu freiner cette chute n’existe plus
qu’en Allemagne, mais il demeure bien seul pour empêcher l’entrée
en hyperinflation de l’Euro et il ne sera efficace pour l’économie
allemande que si l’Allemagne s’extirpe de l’Eurozone.
Le
coup d’état mondial est donc en passe de devenir permanent et nous
entrons dans une phase de fuite en avant dont l’issue,
historiquement, a toujours été la guerre.
Or
l’entrée des USA dans cette phase critique est en train de
refermer la fenêtre d’intervention militaire de l’empire car le
coût des opération militaires va bientôt se heurter au choc
monétaire. On comprend que Benjamin Netanyahu s’impatiente de voir
les USA s’impliquer dans une guerre avec l’Iran avant que le nerf
de la guerre ne fasse défaut.
Les
événements (fortuitement déclenchés par une bande annonce
provocatrice ?) d’hier à Bengazi, et parmi les autres pays
musulmans, vont-ils « tirer les USA par le cheveux dans la
guerre » ?
Avec
cet arrière fond de crise potentielle la visite à haut risque du
Pape au Liban pourrait également mal tourner. Venons-nous d’assister
à l’assassinat du prince François-Ferdinand d’Autriche ?
Vous croyez encore en l'avenir ?
hou lala ! tu veux nous donner mal au crâne ???
RépondreSupprimerheureusement qu'on t'aime quand-même !
alors, bisous
Whaouuuu!sacré démonstration, j'ai pas tout compris mais dans ce que j'ai retenu de la voiture à frein ou sans je me demande si c'est pas ça qu'au mondial on appelle la voiture hybride? Quand au pistolet parait que la bac Marseillaise va s'en doter avant d'aller sur le terrain?
RépondreSupprimerTrève de plaisanterie, j'ai bien apprécié ton analyse avec les graphiques explicatifs
j'espère que celles et ceux qui veulent voter oui au traité de mes deux vont réflèchir et surtout nous expliquer pourquoi les Anglais l'ont rejeté sans que ça fasse problème? Encore une médaille en or que notre fromage de hollande n'aura pas!