(devoir de l'atelier d'écriture où l'on devait écrire un conte autour d'une expression populaire.)
Dans un pays hautement improbable,
vivaient un notable et un non-notable.
Le notable était gras, désagréable et prospère,
Le non-notable n'avait pour seule fortune que d'être père.
Père d'une jeune fille maligne aux yeux bleus,
Que convoitait sans succès le notable riche et vieux.
Pleurant, pestant, jurant , le barbon
N'arrivait pas à séduire le tendron.
Ayant oublié d'être sotte,
La pucelle vit là moyen de se constituer une dot
Et de soulager son père ferblantier
Qui s'éreintait pour la faire dîner.
La finaude se riait des poursuites du vieillard,
Se moquant, le traitant de « gros lard »,
Mais chaque jour ralentissant son pas
Laissait entrevoir quelque nouvel appât.
Elle ferrait quotidiennement le poisson un peu plus avant
En jouant la coquette avec son poursuivant.
Un matin, accidentellement ou par calcul,
Elle se tordit la cheville et se retrouva sur le cul.
Le vieux pût alors saisir la belle,
Espérant ainsi, enfin séduire l'oiselle.
Il tenta bien de l'aider à se relever,
Mais la bougresse n'était pas si simple à enlever :
« Croyez-vous, Monsieur, que vous pouvez si simplement,
Par une grimace me faire oublier ces désagréments.
Fractures, infirmités et douleurs que vous me causâtes
Et que de cette aventure, je puis rester boiteuse ou demi-droite ?
Finirais-je ma vie en infirme mendiante,
Qui pour vivre exhibe cette jambe effrayante ? »
Ce faisant elle releva son jupon, offrant au vieillard,
une jambe blanche, la plus belle qu'il ait jamais eu sous le regard.
Prêt enfin à toutes les largesses, il lui offrit alors,
Ses biens, son équipage, ses bijoux et tout son or,
Pourvu qu'elle cesse de pleurer
Et qu'elle lui permette de la regarder et de l'aimer
Après bien des réticences et des conditions, elle accepta.
Avec maintes validations par une armée d'avocats,
Le jour des épousailles du notable et de la pauvrette survint
-Quelle honte- entre une vingtaine et un quatre fois vingt.
Mais, par sa nuit de noce ravi et fort épuisé,
En bonne justice, le barbon ne vit pas la fin de matinée
Le soleil inondait la foule venue assister aux funérailles,
Non par respect mais avec l'espoir de ripailles,
Après une visite au cimetière, et, il faut le dire sans preuve,
Avec une pointe d'envie envers la jeune veuve,
Qui, brillante de saphirs, émeraudes et diamants pour milliards
Faisant comme si elle était un coffre-fort suivant un corbillard
Vieux barbon ad patres
RépondreSupprimerJolie veuve endiamantée
Justice est faite.
Haïku cruel! bizzzzzzzzzzzzzzz
Je suis un lecteur régulier de tes articles, j’aime la précision et le ton de tes poèmes. Tenez-moi au courant des prochaines publications.
RépondreSupprimerBelle histoire !!!
RépondreSupprimerPour la première fois j'ai le bonheurde tomber sur cette histoire,très jolie ,j'ai bcp aimé! .merci( en plus j'ai appris 2 nouveaux mots : ferblantier et ripailles) Ma langue est l'espagnol..
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