AMOUR
ETERNEL
Notre
amour remonte à fort loin, … j'avais douze ans si je m'en souviens
bien.
A
cet âge, on s'enflamme vite et, très rapidement, nous brûlions l'un
de l'autre ! Inséparables !
J'étais
fier d'être en ta compagnie et le fait de cacher notre liaison à
ma mère, qui n'en aurait certainement pas été heureuse à
l'époque, accentuait encore le coté romantique que je m'évertuais
à cultiver. Et, coquelet comme pas deux, je m'exhibais avec toi
devant mes copains autant que possible, jouant au « dessalé »,
au « mec », au vrai ! Et, quand bien même je
n'étais pas tatoué, je me sentais un vrai « Gabin » de
banlieue au milieu de mes potes encore innocents ! Même si ce
n'était pas si important, je t'ai toujours préféré en robe
blanche, voire jaune, boudant les tenues criardes mais moi, je te désirais toujours autant.
Notre
attachement crût et embellit tout au long des années suivantes et
il m'est difficile aujourd'hui de définir tel ou tel moment comme
particulier tant nous vivions en osmose, essayant de ne jamais être
plus éloigné l'un de l'autre que de la longueur d'un bras. C'est
d'ailleurs à l'occasion de nos rares séparations que je me rendais
compte de mon attachement pour toi, tournant et virant comme un fauve
durant toute ton absence, vivant un vrai paradis lors de nos
retrouvailles.
Et
pourtant ???
Je
t'ai trompé !
Pour
l'amour provisoire de telle brune, plus rarement pour telle blonde, … anglaise, américaine ou même carrément exotique mais toujours, je
te revenais, ne trouvant nulle part la satisfaction que je puisais à
ton odeur, à ton goût.
Les choses se dégradèrent petit à petit.
Mon attachement à toi devenait obsessionnel et bientôt ma santé
s'en ressentit, aussi, il y a dix ans déjà, je décidais de rompre
notre relation, sans un regard en arrière, sans un regret !
Comment
vis-je le présent, maintenant ?
Plus
serein, le cœur moins oppressé, le souffle beaucoup plus libre et,
oserais-je l'avouer, le porte-monnaie plus souriant et plus pansu.
Bah !
Je ne regrette rien ! Nous avons vécu quelques bons moments
ensemble lorsque je te présentais à quelques unes que je souhaitais
conquérir en susurrant : « Vous n'auriez pas du feu, s'il
vous plaît ? » ; ça ne marchai pas toujours, mais
comme dit l'autre : « qui ne risque rien, ... »
Allez,
salut à toi ma Gitane, notre histoire est partie en fumée … !
Je ne regrette pas de t'avoir plaqué, … c'est la vie !
illustration : _Pierre Fix-Masseau
Jolie chute enfumée !
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