samedi 15 décembre 2012

vous croyez encore au Père Noel ?




























Une petite analyse méchante de la chanson de Tino Rossi

empruntée au Grand Nicolas :


C'est la belle nuit de Noël
La neige étend son manteau blanc


Sans blague ? Il est pas vert ?
Et après on s'étonne que ces cons de gosses soient à moitié daltoniens .

Et les yeux levés vers le ciel,
A genoux, les petits enfants,
Avant de fermer les paupières,
Font une dernière prière.


Au lieu de rêvasser bêtement , ils feraient mieux de réfléchir à ce qu'ils feront plus tard , tiens .
Parce que le bac , ça arrive plus vite qu'on ne le croit , tas de morveux reniflant . Alors ! CDD Eboueur à Dunkerque ou stagiaire à vie pour les pages jaunes ?

{Refrain:}
Petit Papa Noël
Quand tu descendras du ciel
Avec des jouets par milliers
N'oublie pas mon petit soulier


C'est quoi cette marmaille glousseuse qui ose réclamer ?
Moi à leur age , j'avais bien compris que la meilleure manière d'obtenir quelque chose était d'avoir l'air de ne pas la demander , tiens !

Mais, avant de partir,
Il faudra bien te couvrir
Dehors tu vas avoir si froid
C'est un peu à cause de moi


Ah quand même , tiens ! Vous faites déplacer un vieillard par -5° dehors pour vos cadeaux pourris , mais vous vous rendez bien compte une fois le Gi-Joe en poche que le vieillard va se cailler comme jamais !
Tas de petits égoïstes . Rah , ça m'énerve .

Il me tarde tant que le jour se lève
Pour voir si tu m'as apporté
Tous les beaux joujoux que je vois en rêve
Et que je t'ai commandés


Commandés ? Non mais tu crois quoi , poil de carotte fanée , qu'un père Noël qui a fait sa vie , a lancé son affaire malgré ses problèmes avec l'urssaf et la difficulté de faire faire des heures sup à ces crétins d'Elfes peut se faire commander quoique ce soit par un morveux de ton espèce ?

{Refrain}

Le marchand de sable est passé
Les enfants vont faire dodo
Et tu vas pouvoir commencer
Avec ta hotte sur le dos
Au son des cloches des églises
Ta distribution de surprises


Mon pied au cul , oui ! Tu vas l'avoir ta surprise !

Et quand tu seras sur ton beau nuage
Viens d'abord sur notre maison


Non mais je rêve , quel petit égocentrique !
J'ai bien envie que le père Noël n'offre tes cadeaux à un petit somalien et à toi , le petit bol de grain de riz initialement prévu pour ce dernier !

Je n'ai pas été tous les jours très sage
Mais j'en demande pardon


Tu peux courir ! J'ai vu tes résultats en cours de technologie , tu crois quand même pas que l'on va récompenser un môme même pas capable de fabriquer un réveil ?

Les petits chinois rigoleraient bien de toi , tiens .

{Refrain}
Petit Papa Noël...

Ta gueule .





N'OUBLIEZ PAS QUE LE PÈRE NOEL 
EST UNE INVENTION DE COCA-COLA 
EN 1931
(eh oui, je sais, ... ça fait mal !)






- FIN -

jeudi 29 novembre 2012

jeudi 22 novembre 2012

Trois grands !


Musique de HENRI SALVADOR
(avec la complicité, ici, de RAY CHARLES)


Paroles d'un p'tit jeune qui monte :
BORIS VIAN

Le blouse du dentiste
(respecter l'orthographe)

Ce matin-là
En me levant
J'avais bien mal aux dents
Oh, là là là
J'sors de chez moi
Et j'fonce en pleurant
Chez un nommé Durand
Mm... Mm...
Qu'est dentiste de son état
Et qui pourra m'arranger ça

La salle d'attente
Est bourrée d'gens
Et pendant que j'attends
Oh, là là là
Sur un brancard
Passe un mec tout blanc
Porté par deux mastards
Mm... Mm...
Je m'lève déjà pour fout' le camp
Mais l'infirmier crie: au suivant

Je suis debout devant le dentiste
Je lui fais un sourire de crétin
Il m'pousse dans l'fauteuil et me crie en piste
Il a des tenailles à la main
Oh oh oh oh, maman
J'ai les guibolles en fromage blanc
Avant même que j'aie pu faire ouf
Il m'fais déjà sauter trois dents

En moins d'une plombe
Mes pauvres molaires
Sont r'tournées dans leur tombe
Oh, là là là
Voilà qu'il m'plombe
Mes deux plus bell' dents
Cell' que j'ai par devant
Mm... Mm...
Il m'grill' la gueule au chalumeau
Et il me file un grand verre d'eau

Il me dit faut régler votre dette
Je venais d'être payé la veille
Ce salaud me fauche toute mon oseille
Et me refile cinquante balles net
Oh oh la la, maman
Et il ajoute en rigolant
J'suis pas dentiste, j'suis plombier
Entre voisins, faut s'entr'aider

Oh, oh
Et moi, je gueule, ce soir
L'blouse du dentiste, dans le noir...

jeudi 15 novembre 2012

contre l'abstention (tout contre !)


du noir partout ........


Spécial copinage :
allez voir
ou :

Lorsque la fiction noire se fait Sibylle




Comme je l’écrivais dans mon dernier billet (et oui, je vieillis, je commence à faire de l’auto citation), ce sont les auteurs de polars qui se coltinent la crise actuelle. Et pas pour nous bassiner sur la nécessité de nous serrer la ceinture alors que d’autres se remplissent les poches. Non, juste en montrant les effets sur les gens, les vrais, pas les peignes-culs des agences de notation et les lèches-bottes de journalistes qui relaient servilement leur avis … Cette fois, direction la Grèce avec Liquidation à la grecque du vétéran Petros Markaris.

Markaris
Tout devrait aller bien pour le commissaire Charitos. Il marrie sa fille, il apprécie son gendre, il a une nouvelle voiture, et son chef ne l’emmerde pas trop. Mais rien ne peut aller bien pour un grec en ce moment. La crise et les régressions sociales imposées par l’Union Européenne, le FMI et toute la bande de vautours qui va avec, frappent la société de plein fouet. Les manifestations sont quotidiennes, circuler dans Athènes est impossible, et voilà qu’un individu commence à séparer proprement la tête du corps d’un certain nombre de banquiers, dirigeants d’agences de notation et autres prêteurs et usuriers. Dans le même temps une campagne d’affichage sauvage incite les gens à ne plus rembourser leurs crédits. Dure enquête pour Charitos : le « Robin des Banques » est malin, la pression des ministères énorme, et le public serait plutôt du côté du coupeur de têtes que de celui des victimes …

Une fois de plus, Petros Markaris délivre un polar solide, bien écrit et bien construit, classique dans sa construction et son écriture. On ne crie pas au génie, mais on se fait très plaisir.

Très plaisir entre autre grâce à ce sacré Charitos, son humanité, sa mauvaise humeur (assez proche de celle d’un Montalbano), son goût pour les bonnes choses (encore Montalbano ou Carvalho), ses engueulades avec sa femme … Voilà qui rajoute du piment et donne à la série sa chair et son cachet.
L’autre intérêt ici est de prendre la crise à bras le corps. Et de façon fort intelligente.

Première idée maline, Charitos s’y entendant à peu près autant que le lecteur moyen, les explications en économie qu’il subit sont aussi du bon niveau pour nous. Et pas trop nombreuses. Ensuite on ne peut être que séduit par l’idée de couper quelques têtes. Et même si ce n’est que par procuration, il faut avouer que ça fait du bien et qu’on rêve un peu de voir l’histoire devenir réalité …

Fort intelligente aussi car Markaris ne ménage personne.

Il rend très bien le fort ressentiment de la population envers ce nord de l’Europe qui lui fait la leçon, rend très bien l’arrogance des donneurs de leçon et des profiteurs du système, rend très bien l’exaspération au bord de l’explosion de gens qui, parfois, ont lutté au péril de leur vie contre une dictature militaire et se retrouve traités comme des gamins par des encravatés suffisants …

Mais ne cache pas non plus les responsabilités locales de gens qui ont cru, tout d’un coup, que l’argent tombait du ciel et qui ont tout sacrifié à l’enrichissement immédiat et sans effort, et de ceux qui en ont profité pour les plumer.

Bref, en Grèce comme ailleurs, ce sont bien les auteurs de polar qui se coltinent la réalité. Et de bien belle manière.

Petros Markaris / Liquidation à la grecque (Lixiprothesma dania, 2010), Seuil/Policiers (2012), traduit du grec par Michel Volkovitch.
Par Jean-Marc Laherrère - Publié dans : Polars Europe de l'Est 
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mercredi 14 novembre 2012

message des Pussy Riot



 Je n’ai pas peur de vous !

 (Maria Alekhina, Pussy Riot)




Voici le texte écrit par Maria Alekhina une des Pussy Riot, lu à son procès par son avocate. Avec Nadejda Tolokonnikova et Ekaterina Samoutsevitch, elle a été condamnée à deux ans de prison. 
Les Inrockuptibles, solidaires des Pussy Riot.


Ce procès est exemplaire. Le pouvoir en rougira, et pas qu’une fois, et il en aura honte. Chacune de ses étapes est la quintessence de l’arbitraire. Comment notre démarche, à l’origine une action modeste et plutôt farfelue, s’est-elle muée en cet immense malheur ? Il est évident que, dans une société saine, ce serait impossible. La Russie, en tant qu’Etat, apparaît depuis longtemps comme un organisme rongé par la maladie. Et cet organisme réagit de manière maladive dès qu’on effleure l’un de ses abcès purulents. D’abord il passe longuement cette maladie sous silence. Ensuite, il trouve une solution en dialoguant. Et voici ce qu’il appelle un dialogue. Ce tribunal n’est pas simplement une mascarade grotesque et cruelle, il est le « visage » du dialogue tel qu’il se pratique dans notre pays. Au niveau social, pour aborder un problème par le dialogue, il faut une situation – une motivation. Ce qui est intéressant, c’est que notre situation a été, dès l’origine, dépersonnalisée.



Parce que, lorsque nous parlons de Poutine, ce n’est pas Vladimir Vladimirovitch Poutine que nous avons en vue ; c’est Poutine en tant que système créé par lui-même, cette verticale du pouvoir où pratiquement toute la gestion s’effectue à la main.



Et cette verticale ne prend pas en compte, ne prend absolument pas en compte, l’opinion des masses. Et, c’est ce qui m’inquiète le plus, l’opinion des jeunes générations. Et cela dans tous les domaines.



Dans ce dernier mot, je veux dire ma propre expérience, ma propre confrontation avec ce système. L’éducation, là où commence la formation de la personne sociale, ignore ce qui constitue cette personne. Mépris de l’individu, mépris de l’éducation culturelle, philosophique, mépris des connaissances élémentaires qui font une société civile. Officiellement, toutes ces matières sont au programme. Mais elles sont enseignées sur le modèle soviétique. Résultat : la marginalisation de la culture dans l’esprit de chaque individu, la marginalisation de la réflexion philosophique, et le sexisme érigé en stéréotype. L’homme-citoyen est un idéal balancé au fond du placard.




Toutes les institutions en charge aujourd’hui de l’éducation s’efforcent avant tout d’inculquer aux enfants les principes d’une existence automatique. Sans tenir compte de leur âge et des questions propres à cet âge. Elles inoculent la cruauté et le rejet de toute idée non conformiste. Dès l’enfance, l’homme doit oublier sa liberté.



J’ai une certaine expérience de l’hôpital de jour psychiatrique pour les mineurs. Je peux affirmer que tout adolescent qui, de manière plus ou moins active, fait preuve d’anticonformisme peut être aussitôt interné. Dans ces établissements échouent nombre d’enfants qui viennent d’orphelinats. Oui, dans notre pays, il est normal de placer en hôpital psychiatrique un enfant qui a voulu fuir l’orphelinat. Et de lui administrer des tranquillisants comme l’aminazine, qui était utilisée dans les années 70 pour mater les dissidents soviétiques.



Dans ces établissements, c’est la répression qui est privilégiée et non l’accompagnement psychologique. Le système est basé exclusivement sur la peur et sur la soumission inconditionnelle. Ces enfants deviennent inévitablement des enfants cruels. Beaucoup d’entre eux sont illettrés. Et personne ne fait quoi que ce soit pour y remédier. Bien au contraire. Tout est fait pour briser, tout est fait pour étouffer la moindre aspiration, le moindre désir de progresser. Ici, l’être humain doit se fermer et perdre toute confiance dans le monde.



Voilà ce que je veux dire : une telle conception de l’homme interdit la prise de conscience des libertés individuelles, y compris religieuses, et cela touche toute la population. La conséquence de ce processus, c’est la résignation ontologique, c’est-à-dire la résignation ontique socialisée. Ce passage, ou plutôt cette fracture, est remarquable en ceci que, si on l’examine dans un contexte chrétien, on s’aperçoit que les significations et les symboles se substituent en significations et en symboles exactement inverses. Ainsi, aujourd’hui, la résignation, qui est l’une des catégories essentielles du christianisme, est entendue ontologiquement non plus comme moyen de purifier, d’affermir et de conduire à la libération définitive de l’homme mais, au contraire, comme moyen de l’asservir. On peut dire, en citant Nikolai Berdiaiev : « L’ontologie de la résignation — c’est l’ontologie des esclaves de Dieu, non des enfants de Dieu. »




En ce qui me concerne, c’est quand je me suis lancée dans la lutte écologique pour la forêt de Krasnodar que j’ai pris conscience de la liberté intérieure comme fondement de l’action. Ainsi que de l’importance, et l’importance immédiate de l’action en tant que telle.



Je ne cesse de m’étonner que dans notre pays il faille rassembler plusieurs milliers de personnes pour faire cesser l’arbitraire d’un ou d’une poignée de fonctionnaires.



La réaction de milliers de gens de par le monde à ce procès est en est la preuve éclatante. Nous sommes toutes trois innocentes. Nous sommes innocentes, le monde entier le dit. Le monde entier le dit pendant les concerts, le monde entier le dit sur Internet, le monde entier le dit dans la presse et dans les parlements.



Les premiers mots que le Premier ministre britannique a adressé à notre président n’ont pas concerné les Jeux olympiques mais il lui a demandé : « Pourquoi trois jeunes femmes innocentes sont-elles en prison ? C’est une honte. »



Mais ce qui m’étonne davantage encore, c’est que les gens ne croient pas qu’ils puissent influencer le pouvoir de quelque manière que ce soit. Alors que nous organisions piquets et meetings pour défendre la forêt de Krasnodar, alors justement que je récoltais les signatures pour les pétitions, beaucoup de gens me demandaient, et avec un étonnement tout à fait sincère, qui ça pouvait intéresser… Oui, peut-être, d’accord, c’était la dernière forêt séculaire de Russie, mais qu’est-ce que ça pouvait bien leur faire, cette forêt dans la région de Krasnodar ? Ce bout de terre paumé. C’est vrai, qu’est-ce que ça pouvait leur faire que la femme de notre Premier ministre Dmitri Medvedev ait l’intention d’y faire construire une résidence ? Et de détruire l’unique réserve de genévriers de Russie ?



Voici comment réagissent les gens… Voici encore une preuve que les gens dans notre pays ont cessé de considérer que le territoire appartenait à ses citoyens. Ils ont cessé de se considérer comme des citoyens. Ils se considèrent tout simplement comme des masses automatisées. Ils ne comprennent pas qu’une forêt leur appartient même si elle ne se trouve pas à proximité immédiate de leur domicile. J’en viens même à douter qu’ils aient conscience que leur propre maison leur appartient. Si une excavatrice s’approche de l’entrée de leur immeuble, que l’on demande aux gens d’évacuer les lieux et qu’on leur dise : « Excusez-nous, nous allons démolir votre maison pour y construire la résidence d’un fonctionnaire », ils ramassent leurs affaires, leurs sacs et ils quittent leur maison. Et ils resteront là, dans la rue, en attendant tranquillement que le pouvoir leur dise ce qu’il faut faire. Ils sont absolument amorphes, c’est très triste.



Après plus de six mois passés dans une cellule, j’ai compris que la prison, c’était la Russie en miniature. C’est la même verticale du pouvoir, où le règlement du moindre problème passe par la décision exclusive et directe du chef.




En l’absence d’une répartition horizontale des fonctions et des attributions qui faciliterait considérablement la vie de chacun. En l’absence également de toute initiative individuelle. Ici, c’est le règne de la délation. De la suspicion mutuelle. En prison, de la même façon que dans le reste du pays, tout est basé sur la dépersonnalisation et sur l’assimilation de l’individu à sa fonction. Qu’il s’agisse d’un employé ou d’un détenu. Le règlement sévère de la prison, auquel on s’habitue rapidement, ressemble au règlement de la vie qu’on impose à chacun dès sa naissance. Dans le cadre de ce règlement, les gens commencent à s’attacher aux choses insignifiantes. En prison, c’est par exemple une nappe ou de la vaisselle en plastique qu’on ne peut se procurer qu’avec la permission du chef. Dehors, l’équivalent, c’est le statut social, auquel les gens sont particulièrement attachés. Ce qui m’a toujours beaucoup étonnée.



Il y a aussi quelque chose d’important, c’est le moment où l’on prend conscience de ce régime en tant que spectacle. Qui, dans la réalité, se traduit par le chaos, mettant à nu la désorganisation et la non-optimisation de la majorité des processus. Cela ne favorise pas le bon fonctionnement politique. Au contraire, les gens sont de plus en plus désorientés, y compris dans le temps et dans l’espace. Le citoyen, où qu’il se trouve, ne sait pas où s’adresser pour régler tel ou tel problème. C’est pour ça qu’il s’adresse au chef de la prison. Hors de prison, ce chef s’appelle Poutine.



Nous sommes contre le chaos poutinien qui n’a de régime que le nom. Nous donnons une image composite de ce système où, d’après nous, presque toutes les institutions subissent une mutation, tout en gardant leur apparence extérieure. De ce système qui détruit cette société civile qui nous est si chère. Nos textes, s’ils recourent au style direct, ne réalisent rien directement. Nous considérons cela comme une forme artistique. Mais la motivation, elle, est identique. Notre motivation reste identique dans une expression directe. Cette motivation est très bien exprimée par ces mots de l’Evangile : « Car quiconque demande, reçoit; et qui cherche, trouve ; et à celui qui frappe à la porte, on ouvrira. » Et moi, et nous tous, nous croyons sincèrement qu’on nous ouvrira. Aujourd’hui, hélas, on nous a enfermées. En prison.



C’est très curieux que les autorités, en réagissant à nos actions, ne tiennent absolument pas compte de l’expérience historique passée des manifestations d’hétérodoxie, d’anticonformisme. “La simple honnêteté est perçue dans le meilleur des cas comme de l’héroïsme. Et dans le pire, comme un trouble psychique », écrivait dans les années 70 le dissident Boukovski. Il ne s’est pas écoulé beaucoup de temps et pourtant tout le monde fait comme si la Grande Terreur n’avait jamais existé, ni les tentatives de s’y opposer. Je considère que nous sommes accusées par des gens sans mémoire. Nombre d’entre eux disaient : « Il est possédé du démon, et Il a perdu le sens; pourquoi l’écoutez-vous? » Ces paroles, ce sont les juifs qui ont accusé Jésus Christ de blasphème qui les ont prononcées. Ils disaient : « Nous vous lapidons pour un blasphème » (Jean 10.33).



Il est remarquable que c’est précisément ce verset auquel fait référence l’église orthodoxe russe pour exprimer son avis sur le blasphème. Cet avis est dûment certifié sur un document versé à notre dossier criminel. En émettant cet avis, l’église orthodoxe russe se réfère à l’Evangile comme à une vérité religieuse immuable. L’Evangile n’est plus considéré comme un livre révélé, ce qu’il fut pourtant dès l’origine. L’Evangile est considéré comme un bloc de citations qu’on peut tirer et fourrer où bon vous semble. Dans n’importe quel document et à toute fin utile. Et l’église orthodoxe russe ne tient même pas compte du contexte dans lequel est employé le mot « blasphème ». En l’occurrence, il était appliqué à Jésus Christ.



Je considère que la vérité religieuse ne doit pas rester immobile. Qu’il est indispensable de saisir les voies immanentes pour l’évolution de l’esprit. Que les expériences de l’homme, ses dédoublements, ses fissurations doivent être pris en compte. Qu’il faut avoir vécu toutes ces choses pour se construire. Que c’est uniquement après avoir vécu tout cela que l’homme peut atteindre quelque chose et continuer à avancer. Que la vérité religieuse est un processus, et non un résultat définitif qu’on peut fourrer où bon vous semble. Et toutes ces choses dont j’ai parlé, ces processus, sont pensés par l’art et la philosophie. Y compris par l’art contemporain.



Une situation artistique peut, et se doit selon moi, comporter un conflit intérieur. Et je suis particulièrement irritée par toute cette « soi-disance » qui émaille les paroles de l’accusation lorsqu’elle mentionne l’art contemporain.



Je tiens à remarquer que les mêmes termes ont été employés lors du procès du poète Brodsky. Ses vers étaient désignés comme des « soi-disant » vers, mais les témoins ne les avaient pas lus. Comme une partie des témoins de notre procès, qui n’étaient pas présents lors de notre action, mais qui ont regardé le clip sur Internet. Il est probable que nos excuses soient également présentées par l’esprit généralisateur de l’accusation comme « soi-disant ». C’est une insulte. C’est un préjudice moral. C’est un traumatisme. Parce que nos excuses étaient sincères. Vous n’imaginez pas à quel point je regrette que tant de paroles aient été prononcées et que vous n’ayez toujours rien compris. Ou alors vous rusez, quand vous dites que nos excuses n’étaient pas sincères. Je ne comprends pas ce que vous voudriez encore entendre. Pour moi, c’est ce procès qui est un soi-disant procès.



Et je n’ai pas peur de vous. Je n’ai pas peur du mensonge, je n’ai pas peur de la fiction, je n’ai pas peur de cette mystification mal fagotée, je n’ai pas peur du verdict de ce soi-disant tribunal. Parce que vous ne pouvez me priver que d’une soi-disant liberté. C’est la seule qui existe sur le territoire de la Fédération de Russie. Ma liberté intérieure, personne ne pourra me l’enlever.



Elle vit dans le verbe, elle continuera à vivre quand elle parlera grâce aux milliers de gens qui l’écouteront. Cette liberté continue dans chaque personne qui n’est pas indifférente et qui nous entendent dans ce pays. Dans tous ceux qui ont trouvé en eux les éclats de ces processus, comme autrefois Franz Kafka et Guy Debord. Je crois, que c’est justement l’honnêteté et la puissance de la parole, et la soif de vérité qui nous rendront tous un peu plus libres. Cela, nous le verrons.



Maria Alekhina, 8 août 2012,
traduction Helmut Brent





mardi 13 novembre 2012

En attendant la fin du monde (21/12/12)


Histoire fantastique à Rennes le Château (Aude)


Il était une fois (1er Juin 1885), à


un prêtre
le curé Bérenger Saunière, 


qui,
sans avoir jamais joué au loto,
trouva les moyens de restaurer son église


comme une cathédrale,



s'offrir un chouette appart' (presbytère),





 un bureau cool,







et même une accorte servante.



Des gens disent qu'il aurait trouvé 
...
un trésor
dans un pilier de l'autel


dans un balustre,


ou même sous la dalle des chevaliers




mais PERSONNE


ne veut me dire 


il a laissé le magot




et nous sommes nombreux


à chercher ...




ALLEZ,

J'Y RETOURNE !





vous pourrez trouver plein de renseignements sur Rennes le Château (et toute la région )
en cliquant sur :

dimanche 11 novembre 2012

... est-ce ainsi que les hommes vivent ?????



Toutes les photos proviennent de 



















Je ne présente que des photos "soft", éloignées des spectaculaires scènes d'émeutes qui ont pu se produire ici ou là (cf RIOT TV)

(il suffit de pointer sur les photos pour savoir dans quel pays elles ont été prises)