mardi 16 octobre 2012

SALAUDS DE PAUVRES !







Je ne résiste pas au devoir de partager cet article paru dans 
"LAIT d'BEU" 




Le credo de l’Union européenne : « laisser crever les pauvres » (de faim)

 Le problème est loin d’être nouveau. Il dort dans les cartons de Bruxelles depuis (au moins) le printemps 2011 selon ce que j’avais lu sur 20 minutes Bruxelles choisit de mettre les pauvres à la diète en taillant dans son budget d'aide  (20 juin 2011) la Commission européenne ayant annoncé qu’en 2012 l’allocation au programme d’aide alimentaire destiné aux plus démunis (PEAD) serait ramenée à 113 millions d’euros soit 400 millions de moins qu’en 2011, privant au moins 2 millions d’Euro-péens pauvres d’une aide alimentaire indispensable.
Quelques mois plus tard un article de Gabriel Vedrenne l’Europe rogne sur l’aide alimentaire (Europe 1, le 20 oct. 2012) nous informait que « Lors d’une réunion des ministres de l’agriculture, les représen-tants de six Etats ont maintenu leur opposition à ce que l’enve-loppe prévue, tirée du budget agricole, soit utilisée à des fins de politique sociale »… Bien de quoi faire grincer les dents lorsque l’on lit à longueur d’années comment le budget de la PAC (Politique agricole commune) est détourné par des trafiquants percevant des subventions à l’exportation sans qu’il y ait eu autre chose que des allers-retours vers notamment la Russie.
Je me ferais néanmoins plaisir en citant ces parfaites "sales bêtes" qui veulent la peau des pauvres : Allemagne, Suède, Royaume-Uni, Danemark, République tchèque et Pays-Bas…
Point n’est besoin ensuite de vous demander pourquoi je suis aussi profondément anti-européenne. Cette Europe de m… n’a absolument plus rien à voir avec l’idée européenne - généreuse - de Robert Schuman et Jean Monnet qui était fort éloignée du chacun pour soi et du « tous contre tous » ultralibéral qui prévaut aujourd’hui. Cette Europe qui prétend contrôler le budget des Etats-membres de la zone euro pour éviter les déficits lors même qu’elle tolère la totale disparité de la fiscalité - arme redoutable utilisée au nom de la concurrence intra-communautaire pour capter les usines délocalisées - et n’a jamais tenté d’imposer des règles sociales communes, bien au contraire : la directive Bolkestein continuant à faire les ravages que l’on sait.
Ironie de l’Histoire qui n’en manque jamais, c’est au lendemain de l’attribution du Nobel de la paix à l’Union européenne que, de nouveau, les associations caritatives tirent la sonnette d’alarme :« Il ne reste plus que trois mois pour sauver l'aide alimentaire européenne » selon un article du Nouvel Obs "L'Europe sauve les banques mais refuserait d'aider les pauvres ?" (15 oct. 2012). Ben oui, quoi ! L’Europe ultralibérale fait ami-ami avec les banques totalement responsables de leur déconfiture (tout comme lors du krach financier du 11 septembre 2008). Les pauvres subissent toutes les conséquences des délocalisations et des sacrifices imposés pour obvier les conséquences de la crise économique et financière.



« On achève bien les chevaux », titre du roman d’Horace McCoy dont est tiré le film éponyme de Sydney Pollack, magnifiquement interprété par Jane Fonda et Michael Sarrazin… Concours de danse attirant les démunis au plus fort de la dépression économique de 1929. Ne serait-ce pas une magnifique idée que de se débarrasser des plus pauvres - bouches inutiles qu’il convient de ne pas remplir - en les faisant éternellement « danser devant le buffet » ? Pour ceux qui n’entra-veraient pas l’argomuche : n’avoir rien à manger. Mourir de faim au XXIe siècle, ça c’est tendance, coco !
En France, l’aide accordée par l’Union européenne au titre du PEAD représente environ un tiers de l’aide alimentaire pour les associations telles qu’entre autres, les Restos du cœur, le Secours Populaire ou la Croix-rouge… qui se mobilisent aujourd’hui pour sauvegarder les 500 millions d’euros annuels leur permettant de distribuer des repas à 18 millions de personnes. En n’ayant garde d’oublier que selon les chiffres (de 2010) 8,5 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté (765 € par mois) dont plus de la moitié touchant moins de 650 €. Les chiffres actuels doivent avoir plus qu’explosé sous l’effet conjugué de la hausse exponentielle du chômage et des mesures d’austérité.
Pour Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, cette mesure inique symbolise « l’odieux qui se mêle au ridicule : l’odieux d’une Europe où grandit le chacun pour soi ; le ridicule s’agissant de ce que coûte le PEAD : 1 euro par an et par Européen, ce qui est dérisoire »…



Il s’agit donc de mobiliser les autorités françaises pour convaincre l’Allemagne - comme toujours chef de file des coups tordus. Le collectif des associations a donc rencontré le 2 octobre 2012 Olivier Le Foll, ministre de l’Agriculture et à ce titre responsable du PEAD, lequel se serait engagé à trouver un « nouveau véhicule juridique » permettant de pérenniser le programme européen.
« Véhicule juridique » ! Encore un tic de langage de cette absurde novlang. « Véhicule » ? J’t’en ficherais. Je les expédierais bien tous autant qu’ils sont à plus de 36.000 mètres au-dessus du plancher des vaches, dans des cellules semblables à celles que vient d’utiliser Felix Baumgartner. Histoire qu’ils prissent un peu de hauteur (de vues) peu m’important ce qui leur arriverait à la descente.
L’administration française n’est d’ailleurs pas en reste. J’ai lu tout dernièrement un article de la Nouvelle République selon lequel la réglementation de l’aide alimentaire se durcit (2 oct. 2012). Les associations et les Centres communaux d’action sociale (CCAS) qui reçoivent et distribuent la nourriture fournie par les Banques alimentaires départementales ont désormais l’obligation de fournir des statistiques concernant le nombre de personnes qu’elles aident, leur âge, leur sexe - pourquoi pas leur nom, pendant qu’on y est ! - ainsi que la quantité de nourriture qu’elles ont utilisée ou distribuée. Au nom d’une « politique de transparence » (…) Les abus seront plus facilement détectables sur le papier ». Politique de suspicion. Quid des vols qui sont régulièrement commis par des malfrats sans scrupules dans leurs entrepôts ?
Cela ne sera qu’un surcroît de travail pour les grandes associationsmais les petites structures qui fournissent néanmoins une aide Ô combien précieuse auront-elles le temps de remplir toute cette paperas-serie lors même que leurs bénévoles sont peu nombreux ? La question se pose d’ailleurs dans les mêmes termes s’agissant du CCAS des petites communes.




L’administration française ne manque jamais d’imagination pour compliquer les choses. Désormais, les personnes privées qui oeuvrent en la matière « doivent déposer (auprès du préfet) d'ici le 31 octobre, une demande d'habilitation pour redistribuer à leurs adhérents l'aide de la Banque alimentaire ». Quant aux personnes publiques - les CCAS - il leur faut déposer « une demande d’agrément ». Le préfet se prononcera - « selon des critères peu explicites » (!) - d’ici 2014.
Espérons qu’il ne s’agira pas de la « couleur politique » ! Actuellement les préfets dépendent du pouvoir de gauche. Le problème ne devrait pas se poser s’agissant des communes grandes ou moyennes. Mais parmi les quelque 36.000 communes que compte la France, certaines ont la taille d’un confetti. Leurs élus ont néanmoins des devoirs envers les plus démunis de leurs administrés. Imaginez que pour une raison ou une autre des maires de droite soient en bisbille avec le préfet et que celui-ci en profite pour refuser l’agrément en question.
Je ne suis pas née de la dernière pluie et j’ai beau être socialiste, je n’ai pas d’œillères. Je sais très bien que dans les communes rurales l’étiquette politique a nettement moins d’importance que la person-nalité des élus et la façon dont-ils gèrent les affaires municipales et à ma connaissance la grande majorité de ces élus ruraux - qu'ils fussent de droite, de gauche ou le plus souvent sans étiquette - font le maximum pour aider leurs concitoyens les plus démunis.
Une élue de l’Indre - déléguée de l’Union nationale des CCAS - « encourage vivement les communes à regrouper leur action sociale au sein de centre intercommunaux d’action sociale »… toujours plus loin des administrés !
Entre Ubu et Courteline, les « salauds de pauvres » sont priés de « ne pas ramener leur fraise » et ne sont pas « sortis de l’auberge »… sinon à grands coups de pieds dans le cul : « circulez, il n’y plus a rien à voir » ni « à becter » selon le slogan d’une pub pour la Banque alimentaire qui fleurit il y a quelques années sur les panneaux publicitaires que je vis dans les gares entre Enghien et Paris.

SI LE COEUR VOUS EN DIT :

CLIQUEZ ET DONNEZ

https://dons.restosducoeur.org/

http://www.banquealimentaire.org/

http://www.secourspopulaire.fr/donnez.0.html


http://www.croix-rouge.fr/Je-donne?gclid=CMm7o5zohLMCFWXJtAodCR0A9w






........ liste non limitative (malheureusement) !



4 commentaires:

  1. bien sûr, tout celà et vrai et répugnant

    mais, de temps en temps, sur ton blog, mets-nous un truc rigolo !
    99 bises ... mais 99 coups de pieds au cul à F. Betbeder dont j'ai parodié un de des titres

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    1. fini de rire !

      "je m'empresse d'en rire, de peur d'en pleurer" disait (approximativement) le Barbier de Séville, ........... et bien, ça y est, ... il est trop tard !

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  2. ...et en plus, si je ne m'abuse ( quelle expression ! ) c'est la devise d'un journal que tu dois adorer: LE FIGARO !!!
    hu hu !!!

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  3. la devise du Figaro, ce n'est pas :"sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur." ???
    comme ce n'est pas mon opuscule de chevet, je ne sais que te dire.

    bises quand même !

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