dimanche 19 mai 2019









AMOUR ETERNEL



Notre amour remonte à fort loin, … j'avais douze ans si je m'en souviens bien.
A cet âge, on s'enflamme vite et, très rapidement, nous brûlions l'un de l'autre ! Inséparables !
J'étais fier d'être en ta compagnie et le fait de cacher notre liaison à ma mère, qui n'en aurait certainement pas été heureuse à l'époque, accentuait encore le coté romantique que je m'évertuais à cultiver. Et, coquelet comme pas deux, je m'exhibais avec toi devant mes copains autant que possible, jouant au « dessalé », au « mec », au vrai ! Et, quand bien même je n'étais pas tatoué, je me sentais un vrai « Gabin » de banlieue au milieu de mes potes encore innocents ! Même si ce n'était pas si important, je t'ai toujours préféré en robe blanche, voire jaune, boudant les tenues criardes mais moi, je te désirais  toujours autant.
Notre attachement crût et embellit tout au long des années suivantes et il m'est difficile aujourd'hui de définir tel ou tel moment comme particulier tant nous vivions en osmose, essayant de ne jamais être plus éloigné l'un de l'autre que de la longueur d'un bras. C'est d'ailleurs à l'occasion de nos rares séparations que je me rendais compte de mon attachement pour toi, tournant et virant comme un fauve durant toute ton absence, vivant un vrai paradis lors de nos retrouvailles.
Et pourtant ???
Je t'ai trompé !
Pour l'amour provisoire de telle brune, plus rarement pour telle blonde, … anglaise, américaine ou même carrément exotique mais toujours, je te revenais, ne trouvant nulle part la satisfaction que je puisais à ton odeur, à ton goût. 
Les choses se dégradèrent petit à petit. Mon attachement à toi devenait obsessionnel et bientôt ma santé s'en ressentit, aussi, il y a dix ans déjà, je décidais de rompre notre relation, sans un regard en arrière, sans un regret !
Comment vis-je le présent, maintenant ?
Plus serein, le cœur moins oppressé, le souffle beaucoup plus libre et, oserais-je l'avouer, le porte-monnaie plus souriant et plus pansu.
Bah ! Je ne regrette rien ! Nous avons vécu quelques bons moments ensemble lorsque je te présentais à quelques unes que je souhaitais conquérir en susurrant : « Vous n'auriez pas du feu, s'il vous plaît ? » ; ça ne marchai pas toujours, mais comme dit l'autre : « qui ne risque rien, ... »

Allez, salut à toi ma Gitane, notre histoire  est partie en fumée … !
Je ne regrette pas de t'avoir plaqué, … c'est la vie ! 




illustration : _Pierre Fix-Masseau

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